Actu - Trois idées fortes de Jean Viard | Congrès APF France handicap

« On a gagné la guerre pandémique, on va gagner la guerre climatique. »

« On a gagné la guerre pandémique, on va gagner la guerre climatique. »

 

 

Jean Viard, directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS, est intervenu lors de la plénière de vendredi matin,"Forts de nos expériences, contribuons aux transitions". Zoom sur trois idées fortes du sociologue.

« Nous avons basculé dans une société d'individus libres »

Nous avons longtemps vécu dans une société extrêmement stable. On se mariait, on décrochait un CDI, on allait à l'église... Tout cela existe de moins en moins. Aujourd'hui, les individus sont beaucoup moins contraints à l'intérieur d'un cadre. Nous sommes passés d'une société rigide à une société d'individus extrêmement libre, à une société de choix multiples.

 

« La pandémie marque une rupture »

Comme c'est le cas après chaque immense tragédie, cette pandémie va induire une forte rupture culturelle. Elle va accélérer des tendances déjà présentes, comme la société numérique, et en révéler d’autres, dont nous n’avons même pas encore idée.
Cette crise sanitaire nous a rappelé que nous ne sommes pas maîtres et possesseurs de la nature. C’est une rupture symbolique extrêmement forte. Mais elle a aussi montré que toute l'humanité avait la capacité de mener un combat commun. Nos sociétés se sont mises à l'arrêt pour sauver les personnes les plus vulnérables au virus. On a compris qu’on pouvait agir ensemble. C'est un geste magnifique et une répétition générale pour la guerre climatique que nous avons à mener.

 

« La guerre climatique est engagée »

Les citoyens ont compris que le changement climatique était la plus grande menace qui pesait sur l'humanité. On voit, par exemple, le pourcentage très important de jeunes femmes qui disent qu'elles n'auront pas d'enfants. Notre nouveau commun, c’est le climat. On a tous envie que l’humanité vive. On a tous envie de sauver le monde. C’est à l’intérieur de ce nouveau commun que nous allons désormais échanger, débattre, exprimer nos désaccords et donc faire fonctionner la démocratie. La guerre climatique va remplacer l'idéologie du progrès. On a gagné la guerre pandémique, on va gagner la guerre climatique.