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APF France handicap : des pionniers qui continuent inlassablement le combat

Journaliste et réalisatrice, Laetitia Mǿller est l’auteure de À corps et à cris, Une histoire du handicap en France. Ce documentaire format court, en trois épisodes, retrace les luttes d’APF France handicap depuis sa création, en 1933, et montre comment elles sont indissociables de la prise en compte du handicap en France. Une plongée dans une aventure collective dont la devise a été et demeure : Risquer l’impossible.

Quel est le parti-pris de ce film ?

Laetitia Mǿller : Il se situe à la croisée de deux histoires : celle du handicap en France, des années 30 à nos jours, et celle d’APF France handicap et de ses combats pour faire avancer les droits des personnes handicapées et de leur famille. Elles dialoguent, indissociables, tout au long des trois épisodes du film, appuyées par le contexte sociétal, social et politique, auquel des spécialistes apportent leur éclairage*. 

90 ans d’histoire du handicap en trois fois dix minutes, c’est un défi. Comment avez-vous procédé pour y parvenir ?

L.M : En identifiant les grands tournants, tout au long de ces 90 années, aussi bien dans la société qu’au sein de l’association. Après-Guerre, Trente Glorieuses, Mai 68, crise économique, lois handicap de 1975 et 2005, création de séjours de vacances, d’ateliers protégés, de foyers pour grands invalides, grandes manifestations pour les droits… : autant de repères qui permettent de comprendre ce qui change et comment APF France handicap est actrice de ces évolutions. Des miettes que la société accorde aux personnes handicapées, aux droits qu’elles revendiquent et veulent voir appliqués. De la mise à l’écart, à l’exigence d’une vraie citoyenneté, dans une société ouverte à tous.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué au cours de l’élaboration de ce film ?

L.M : La dimension combative de l’association, portée par le sens du collectif, et ce dès sa création, en 1933. Voilà des gens qui n’attendent pas, qui prennent leur destin en main. Des pionniers qui continuent inlassablement le combat. À cette époque-là, les personnes handicapées subissent des regards curieux. Elles sont jugées difformes, contagieuses. Rien n’est pensé, ni fait pour elles : elles sont mises complètement à l’écart. Je n’avais pas réalisé à quel point, la prise en charge du handicap était alors un désert.

En travaillant sur toutes ces archives de l’Ina et de l’association, j’ai aussi éprouvé le sentiment d’une histoire méconnue, pas assez explorée alors qu’elle est significative pour nous tous. Comme le dit l’anthropologue Charles Gardou dans le film, c’est un miroir de nos propres fragilités et nous devons nous en saisir.

Ce regard porté sur le passé que dit-il du futur ?

L.M : Le film pointe des avancées et des reculs. De grands espoirs mais aussi de vives déceptions. Il nous dit non seulement que le combat n’est pas fini mais que ce n’est pas seulement celui des personnes concernées par le handicap. C’est aussi le nôtre car nous sommes tous responsables de la société que nous construisons.

*  Isabelle Ville, sociologue, directrice de recherche à l’Inserm - Charles Gardou, anthropologue et professeur à l’Université Lumière Lyon 2 - Henri-Jacques Stiker, historien et philosophe.

 

 

Je découvre les 3 épisodes du film.

 

 

Un film nominé au Spot Festival

À corps et à cris, Une histoire du handicap en France fait partie de la liste des nominés du Spot Festival, festival du Film corporate (ou film d’entreprise). Cette 4e édition, qui se déroulera les 29 et 30 juin à Arcachon, en Gironde, accueillera quelque 200 films et les vainqueurs seront dévoilés le 29 au soir. Pour en savoir plus sur le programme.